Revenir à la vie réelle…

“L’équilibre vie privée / vie professionnelle ne suffit pas… il faut aussi maintenir un bon équilibre entre vie en ligne et vie réelle.”
Cette phrase, lue dans cet article (6 conseils pour promouvoir le bonheur au travail) dernièrement, a particulièrement attiré mon attention.
A l’heure où les conditions sanitaires commencent à s’assouplir, permettant aux entreprises d’envisager le retour de tous leurs salariés dans leurs locaux, même ceux qui étaient en télétravail, parfois, depuis un an, je me demande si ce n’est pas le plus grand challenge qui nous attend dans les mois à venir : Réussir à trouver un bon équilibre entre notre vie sur écran et notre vie réelle.

Preuve en est cette formation, que j’ai animée la semaine dernière : J’ai perdu une partie des participants quand ceux-ci ont découvert qu’elle était en présentiel. Lors de leur inscription, ils ne s’étaient même pas posé la question : les formations, pour eux, sont dorénavant “forcément” sur écran.

Mais alors, comment reprendre une vie faite de contacts avec des êtres humains et d’échanges sans intermédiaire d’écran ? Savons-nous encore le faire ?

Comment penser à sortir, respirer l’air de dehors, marcher, se promener, profiter de la nature, des cafés, des restaurants, des théâtres… lorsque l’écran a été notre seule fenêtre pendant nos longues soirées sous couvre-feu ?

Loin de moi l’idée de vouloir proscrire le digital pour revenir à l’âge de pierre. Je suis la première à profiter des bienfaits qu’il nous apporte : smartphones permettant de gérer à la fois nos appels, nos mails, notre agenda, nos billets de train… où que l’on soit, ordinateurs portables qui nous aident à déployer notre bureau en 5 secondes, n’importe où, et nous permettent ainsi de travailler aussi bien du bureau, de notre maison ou d’un café, visio qui nous évite de passer notre temps en déplacement ou à chercher une salle de réunion… Ces outils digitaux ont souvent été mis en avant pour préconiser un assouplissement des frontières entre vie privée et vie professionnelle : Je peux me permettre, exceptionnellement, de partir à 16h30 pour emmener mon enfant chez le médecin, puisque, en contre partie, je pourrai me reconnecter en rentrant à la maison pour terminer de traiter mes 3294 mails.

Mais où reste notre liberté si, lorsque nous sommes avec notre famille, nous pensons encore et toujours à ces fameux 3294 mails à traiter ? A-t-on vraiment réussi à équilibrer sa vie privée et sa vie professionnelle lorsque nous nous sentons obligés de rester connectés, pendant nos vacances, pour ne pas voir notre boîte email exploser à notre retour ? Ou, derrière cette excuse, ne se cacherait-il pas plus exactement la peur de manquer quelquechose ? Que se passerait-il si nous arrêtions d’avoir peur de manquer une information ? ou si nous arrêtions d’être indispensable ?

Notre prochain challenge sera donc de nous sortir la tête des écrans, pour savoir les remettre à leur juste place : des outils à notre service (et non pas des outils qui nous asservissent). Pour cela, si nous essayions, par exemple, de :

  • Couper nos mails professionnels sur notre smartphone pendant les vacances (et même le week-end).
  • Faire une journée par semaine sans écran (ni téléphone, ni ordinateur).
  • Sortir une soirée sans emporter son smartphone.
  • Faire des zones “sans écran” (des zones où aucun écran est toléré) chez soi et en entreprise.
  • Laisser notre smartphone au fond de notre poche lorsque nous faisons une pause.

Allez, chiche, on tente ?

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